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Fourragères Une poignée de semenciers

Dans les mains de quelques acteurs, les semences fourragères bénéficient d’un nouvel attrait pour les légumineuses et de la montée en puissance des couverts et dérobées.

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Même si la filière fourragères a souffert de campagnes très fluctuantes et de la concurrence de pays plus compétitifs, quelques semenciers y restent très attachés. C’est le cas d’acteurs polyvalents comme RAGT, Semences de France, Limagrain, ou plus spécialisés comme Jouffray-Drillaud en luzerne et le hollandais Barenbrug en graminées. Le secteur en compte aussi d’autres comme Caussade semences, Agri-obtentions, des acteurs focalisés sur la production de semences, comme Benoist Sem (filiale d’Agrial), FertiBerry (Axéréal) ou SFP, Semences fourragères de Picardie (Noriap).

Un marché divisé en trois

D’autres se sont découragés ; Florimond Desprez a cédé son programme luzerne au danois DLF en 2016, et Semences de France, sa filiale Carneau à RAGT cet été.

Pourtant, depuis trois ans, le marché se porte mieux. Les ventes en France sont passées de 174 M€ en 2015-2016 à 233,1 en 2018-2019. « Elles bénéficient du nouvel attrait pour les légumineuses, et notamment la luzerne, de la montée en puissance des surfaces de couverts et cultures dérobées en fourrage, et des évolutions en termes d’agro­écologie et d’agriculture de conservation, note Julien Bouffartigue, secrétaire général de la section semences fourragères et à gazon du Gnis. En volumes, le marché est aujourd’hui divisé en un tiers pour les surfaces fourragères et prairies, un tiers pour les gazons et un tiers pour les couverts et dérobées. C’est un peu moins en valeur, car sur ce créneau les semences sont moins bien valorisées. » Les étés secs ont aussi été favorables à la réimplantation de prairies et de pelouses. « Les ventes en France de semences de légumineuses fourragères sont désormais quasiment équivalentes à celle des graminées fourragères, alors que le rapport était encore de un à deux il y a cinq ans. »

Pays de l’Est compétitifs

Le secteur est malheureusement dominé par les importations, surtout en graminées et en provenance du Danemark. La coop DLF, qui assure de longue date la production des semences de Limagrain, est le leader européen en semences de graminées fourragères avec, selon elle, une part de marché de 50 % en Europe, et 30 % au niveau mondial. « Les producteurs français doivent aussi faire face à la concurrence des pays d’Europe de l’Est, la Tchéquie par exemple en trèfle violet, la Pologne, la Roumanie, les pays baltes…, remarque Julien Bouffartigue. Les années où les rendements sont corrects, ces pays sont hypercompétitifs et nous ne pouvons pas lutter. » Les fourragères ne bénéficient pas non plus des moyens de sélection élevés. Selon le Gnis, le budget R&D investi en France s’élève à 7,5 M€, soit moins de 3 % du CA.

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